Vidéos sur la Récupération et publications

Pendant cette période de l'année, il est important de se régénérer aussi bien physiquement que psychiquement en vue des courses de 2017.

Trouvez ci-joint un lien qui vous amènera sur la page de l'INSEP où vous découvrirez une trentaine de vidéos traitant de la plupart des moyens de récupération actuels.

http://www.canal-sport.fr/fr/insep-recuperation

Si vous disposez d'un peu de temps pendant les fêtes, je vous encourage vivement à découvrir le magazine de l'INSEP , "Réflexions Sport", ou le magazine phare de l'étude scientifique du sport, "Sport et vie".

Joyeuses fêtes à tous.

Fabrice BEDIN - Ostéopathe DO (95)

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Les fractures de fatigue du coureur à pied

L’objectif ici est d’expliquer le mécanisme d’installation et de faire un état des lieux des différentes localisations possibles.

Commençons donc par la définition. Une fracture de fatigue est un type de fracture très souvent incomplète d’un os causé par une répétition de mouvements ou de traumatismes sur une même zone. Dans le langage courant, on peut parler de fissure. Lorsque le seuil de sollicitations sur cet os dépasse sa capacité à accepter ses contraintes, il se fissure et c’est la fracture de fatigue. Il est à noter que ce genre de traumatismes intervient majoritairement sur un os sain.



Origine de la fracture

L’os, malgré nos impressions, est une structure qui possède une élasticité propre. Raison pour laquelle on ne se fracture pas automatiquement telle ou telle zone lors d’un choc. Et c’est donc cette faculté très spécifique qui lui permet de s’adapter aux activités sportives et de la vie quotidienne. Lorsqu’une zone osseuse est soumise à d’importants efforts de compression, l’os va se densifier, se renforçant en son sein.

Mais parler de l’os seul n’a aucun sens. Nous sommes toujours obligés de l’associer aux muscles qui s’y insèrent. L’ensemble forme un complexe visco-élastique beaucoup plus résistant et capable de s’adapter à toute forme de traumatisme. Mais quand le muscle fatigue par la répétition de nombreux entraînements par exemple,l’absorption des chocs par celui-ci diminue, reportant d’autant les contraintes sur le tissu osseux. Les tractions anormalement élevées et mal synchronisées des muscles fatigués sur leurs insertions osseuses seraient pour certains directement en cause dans la survenue de l’accident fracturaire. On peut donc considérer la fracture de fatigue comme une maladie d’adaptation de l’os à l’effort en l’absence de tout traumatisme brutal.

Tableau clinique traditionnel

-  Apparition d’une douleur mécanique (lors du mouvement +++, au repos la douleur diminue) progressivement invalidante pendant la course à pied. Si dans les semaines qui suivent, les traumatismes sont répétés (concrètement si vous continuez à courir dessus), la douleur persistera dans la vie courante et surtout au repos.

-  Oedème localisé (gonflement). A noter qu’il peut être discret voir inexistant.

-  Les tests en charge (en appui sur la jambe de l’os atteint) sont douloureux.

-  La palpation de l’os fracturé est douloureuse. En particulier, elle est exquise en regard du trait fracturaire. C’est une douleur très précise !

-  Il faut savoir que la radiographie est très souvent inexploitable dans les premiers jours,  voire les premières semaines d’installation de ce type de fracture. Néanmoins, cet examen reste celui demandé en première intention. La scintigraphie et l’IRM (plus précise mais plus onéreuse) sont les examens les plus appropriés pour objectiver la fracture de fatigue.

Localisation des fractures de fatigue

Chez le coureur à pied, elles intéressent beaucoup plus le membre inférieur. Au niveau statique et à charge de travail égale, ces fractures de contraintes toucheront toujours plus la femme que l’homme. Elles sont également à rapprocher de certains morphotypes, d’un chaussage inadapté, d’une progression trop rapide de la charge de travail, ou encore du maintien d’un important entraînement malgré une fatigue prononcée.

  • Métatarsiens
20% des fractures de fatigue, 50% des fractures de fatigue du pied avec par ordre de fréquence au niveau de la diaphyse du métatarse M2>M3>M4>M1 et M5.

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Strapping thérapeutique:


  • Os naviculaire

Elle concerne le pied droit du coureur sur piste (et sauteur en hauteur de fosbury), de sexe masculin et pronateur, moins le coureur de fond. Le diagnostic est souvent très tardif.

  • Calcanéus (os du talon)

10 à 20% des fractures de fatigue. Elle est à distinguer de la tendinite d’Achille. On peut s’aider d’une talonnette amortissante.

Les autres fractures du pied sont rares, sésamoides du gros orteil, cuboïde, cunéiformes, talus, première phalange du gros orteil, malléole latérale (cross sur terrain irrégulier) et médiale. Elles seront à rapprocher de votre foulée et de votre façon d’attaquer le pied au sol.

  • Tibia et péroné

Généralement transversale, exceptionnellement longitudinale, elle est à distinguer de la périostite tibiale interne.

  • Fémur

Concerne la métaphyse inférieure ou la diaphyse et dans de rares cas le col du fémur.

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  • Fracture du bassin

6% des fractures de fatigue chez le coureur à pied, ayant une charge de travail hebdomadaire de plus de 100 km. Elle concerne essentiellement les branches ischio-pubiennes.

Fabrice BEDIN, Ostéoapthe DO (95)