La douleur de hanche du runner

1-    Défintion de la douleur de hanche

La douleur de hanche est assez complexe à comprendre dans la mesure où cette articulation n’est pas visible à l’inverse d’un genou ou d’une cheville.

Pour simplifier, on peut distinguer 2 familles de douleur (Dans un autre article, nous aborderons les douleurs fessières):

-       Les douleurs antérieures (devant):
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Les douleurs se situent entre l’ l’EIAS (protubérance osseuse située sur la partie avant du  bassin) et le pubis.

-       Les douleurs latérales (sur le côte, en haut de la cuisse):


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La difficulté principale est d’identifier la structure en souffrance. Il est fréquent de traiter de manière globale ces douleurs (AINS,  semelles, …) sans connaître précisement l’atteinte anatomique précise du muscle ou du tendon incriminé.

Pour les intéressés par l’anatomie, voilà un bref aperçu des éléments en présence.

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2-    Propositions pathologiques en rapport avec la localisation

Les douleurs antérieures (devant) :

a-    L’arthrose de hanche

L'arthrose de hanche ou coxarthrose est la 2ème arthrose la plus fréquente, après celle du genou. Elle est longtemps inapparente ou responsable de douleurs très modestes. Et quand elle devient franchement invalidante, c'est toujours qu'elle est très avancée. C'est important car si vous avez des douleurs affreuses de la région de la hanche et que les radios montrent une arthrose modérée, ce n'est probablement pas votre hanche qui est responsable mais plutôt vos vertèbres lombaires.

Siège : la douleur se situe le plus souvent au pli de l’aine, et peut irradier le long de la face antérieure de la cuisse.

Horaire : La douleur d'arthrose de hanche est une douleur d'appui. Elle survient essentiellement à la marche, et augmente d'autant plus que vous insistez pour continuer. Le repos améliore les troubles.

Evidemment, hormis de rares cas, c’est une pathologie dans sa forme primitive débutant plutôt à partir de 55-60 ans.

Diagnostic confirmé par simple radiographie. Pour les moins de 60ans, ne vous affolez pas trop, il est peu problable que cette pathologie vous concerne

b-    La tendinite des adducteurs

La tendinite des adducteurs est une tendinite d'insertion. On l’appelle également pubalgie.  C'est une souffrance de l'ancrage d'une portion des tendons sur l'os, par excès de traction: les muscles adducteurs deviennent très costauds, mais leur tendon ne s'épaissit pas pour autant et les contraintes augmentent pour une surface d'ancrage identique.
La douleur est sur un côté du pubis, réveillée par l'appui sur l'attache des adducteurs et par la mise en tension forte de ceux-ci.
(en contraction contre-résistance)

 Cette pathologie peut vous concerner si vous doublez la course à pied avec un autre sport non porté (tennis, football, ….) Se rapprocher d’un praticien compétent pour identifier la cause et proposer un traitement ou des exercices appropriés.

c-    Hernie inguinale et crurale

Les douleurs de la paroi abdominale sont liées aux effets de cisaillement par l'activité sportive et à la pression des viscères sur l'orifice du canal inguinal, sorte de "trou" naturel dans la musculature abdominale.
La douleur est sur le côté, au-dessus de celle des adducteurs, réveillée par le fait de tousser ou pousser comme si on allait à la selle.

Un léger gonflement peut apparaître sous la peau à la sortie du canal inguinal en toussant.


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Pathologie fréquente de la course à pied. A fortiori, si  vous êtes un adepte invétéré et quotidien de la musculation (abdo, pompes, …). Diagnostic confirmé par un simple examen clinique. En cas de doute, une échographie sera à réaliser.

d-    La “tendinite” du psoas

La tendinopathie du psoas est le résultat de la répétition de la flexion de la hanche associée au traumatisme de l’appui au sol.

Siège : La douleur est antérieure au niveau de l’aine, ou interne correspondant à l’insertion basse sur le petit trochanter du muscle psoas iliaque. Elle est parfois accompagnée d’une tuméfaction qui peut faire évoquer une inflammation d'un ganglion, ou une pathologie herniaire.

L’étirement passif douloureux est réalisé par l’extension de hanche. Cette douleur peut être accompagnée de douleurs abdominales (douleurs projettée du muscle).
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Diagnostic confirmé par un simple examen clinique (voir dans quelques cas par une échographie). Se rapprocher d’un praticien compétent et habituer à la consultation de sportifs pour objectiver cette pathologie. La meilleure des préventions reste l’étirement régulier de ce muscle (à distance des entraînements).

e-     La fracture de fatigue de la branche ischio pubienne

Les membres inférieurs et le bassin subissent, lors de la course à pied, de multiples contraintes mécaniques résultant des forces de gravité, les contraintes dynamiques étant nettement supérieures aux contraintes statiques. En effet, le pied du coureur entre en collision avec le sol 300 à 500 fois par km (suivant la longueur de la foulée), avec une force de 3 à 8 fois le poids du corps. Une partie de l’impact est absorbé par la chaussure, le pied et la cheville. Le reste est transmis dans une proportion variable aux genoux, au bassin et à la colonne lombaire.

Une fracture de fatigue survient sur un os sain, non fragilisé, à la suite de microtraumatismes répétés. L’os sain réagit habituellement à une agression mécanique répétitive en s’hypertrophiant, en créant ainsi une zone de plus grande résistance, compensant l’augmentation progressive des contraintes afin d’éviter la rupture osseuse. Par contre, si la contrainte mécanique est inhabituelle ou trop brutale, il en résulte un déséquilibre entre le remodelage osseux lent et l’intensité des forces exercées sur l’os aboutissant à la fracture.

Les causes les plus fréquemment rencontrées au cours des fractures de fatigue sont :

  • Des entraînements sur des surfaces plus dures ;

  • De trop longues distances chez des coureurs novices, mal préparés, ou des distances d’entraînement supérieures à 100 km par semaines chez des coureurs entraînés ;

  • Une augmentation brutale de l’intensité et de la durée de l’entraînement ;

  • Une modification de la qualité de l’entraînement avec introduction de séances de vitesse ;

  • Le port de chaussures défectueuses ou un changement de chaussures plus rigides ;

Les fractures des branches ischio et ilio-pubiennes sont les plus fréquentes et les plus spécifiques de la course à pied. Elles touchent préférentiellement les femmes.

Siège  et horaire:  Elles se traduisent par l’apparition plus ou moins brutale d’une douleur du creux de l’aine, de la fesse et du haut de la cuisse qui s’intensifie progressivement pour entraîner l’arrêt de la course à pied et être à l’origine, parfois, d’une douleur permanente avec boiterie. A l’examen, l’appui monopodal est impossible du côté douloureux et on retrouve un point excessivement douloureux de la branche pubienne.

Diagnostic confirmé par une radiographie et/ou une scintigraphie. Ne pas négliger le remplacement de vos chaussures, ainsi que l’évolution progressive de vos entraînements. Pas plus de 10% d’une semaine sur l’autre.

f-     Ostéonécrose aseptique de la tête fémorale

La nécrose de la tête fémorale simule une arthrose: l’appui sur la jambe déclenche une douleur profonde de la région de l'aine. Mais il s'agit d'une personne jeune: entre 30 et 50 ans: un peu jeune pour de l'arthrose...

Cause:un obstacle à la circulation sanguine dans une partie de la tête du fémur. L'os est parcouru par ses propres vaisseaux sanguins. Que cet apport nutritif s'interrompe et il fait son infarctus, aux conséquences heureusement moins graves que sur un coeur.
Les facteurs responsables de cette "constipation" vasculaire: les corticothérapie au long cours par voie orale, les accidents baromètriques (plongée, …) ; l’alcoolisme, …

Horaire : Aucune douleur au moment de la nécrose: l'os est un tissu au renouvellement très lent et ce n'est qu'après plusieurs semaines qu'il se fragilise en l'absence de réparation: les douleurs apparaissent à l'appui, comme si vous mettiez le poids sur une fracture.

En résumé Pathologie rare. A n’y penser qu’en cas de retour de vacances où la course à pied a été délaissée au profit de la plongée, ou dans le cas de corticothérapie au long cours.

 Les douleurs latérales:

a-    Bursite et tendinite du moyen fessier

Siège : La tendinite du moyen fessier est une douleur de l'extérieur de la hanche. Le point douloureux siège sur une protubérance osseuse à cet endroit (il faut palper profondément) (cf fig. 2) qui est la zone d'attache du tendon. Le muscle moyen fessier est un muscle important de la station debout.

Horaire : Cette tendinite est donc une douleur de l'appui et de la marche. Rarement, en cas de calcification sur le tendon, peut survenir une crise aiguë avec des douleurs permanentes, qui s'atténuent progressivement au bout de quelques jours. Mais habituellement la tendinite du moyen fessier est une douleur de mise en tension du tendon, quand on se lève et quand on marche.  Vous pouvez reproduire la douleur en vous mettant en appui unipodal du côté douloureux.

Pathologie fréquente chez les coureurs à pied “gros volumes“ . Diagnostic à confirmer par examen clinique et échographie.

b-    Tendinite du pyriforme

Siège: Cette douleur se situe non loin de celle du moyen fessier. La seule différence notable réside dans les signes accompagnant. En effet, cette tendinite peut apparaître avec une douleur postérieure de fesse voir de sciatalgie. L’appui sur la fesse peut soulager temporairement la douleur. Cette tendinite peut empêcher de dormir sur le côté dououreux.

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La meilleure des préventions reside dans vos postures (travail, ordinateur, …). Eviter impérativement de croiser les jambes quand vous êtes assis, caler bien le bassin  dans le fond de votre chaise. Diagnostic à confirmer par examen clinique.

3-    Autres cas possibles

a-    Douleurs projetées D12/L1

Une grande partie des douleurs qui touchent la hanche ne proviennent pas de cette articulation. Il s'agit des douleurs dites "projetées", c'est-à-dire survenant à distance de leur véritable origine. Ce qui vous fait souffrir, ce sont les terminaisons nerveuses d'une zone de peau plus ou moins étendue, mais ce nerf est en réalité irrité à son départ de la colonne vertébrale ou plus rarement sur son trajet au milieu du corps. L'exemple le plus connu de douleur projetée est la sciatique, dont la cause principale, la hernie discale lombaire. La sensibilité de toutes les régions du corps est assurée par des nerfs qui partent de la colonne vertébrale.

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La hanche comme d'autres régions peut être siège d'une douleur projetée. C'est très fréquent en fait. Ces nerfs partent d’une partie très surmenée de la colonne lombaire : la charnière dorso-lombaire. (entre la 12ème et dernière dorsale (D12) et la première lombaire(L1)). En cas de cambrure très marquée, de surpoids important, d’une faible musculature abdominale, cette articulation est soumise à rude épreuve. Par conséquent elle peut dysfonctionner et en simplifiant entraîner un “pincement“ de la racine nerveuse D12. Cette même racine innervant la région du pli de l’aine.

Typologie et siège : Vous pouvez ressentir des élancements très localisés, mais c'est en général une zone assez large qui est désagréable, typiquement elle fait le tour extérieur de la hanche et remonte un peu vers les lombaires. Souvent c'est une douleur de l'aile iliaque (le rebord osseux en haut du bassin, au début du flanc) et du pli de l’aine.

C'est une douleur extrêmement désagréable, d'autant plus que les calmants n'arrivent pas à vous soulager ou très peu. Vous cherchez parfois spontanément à appliquer un baume, du froid ou du chaud, sur la zone sensible, et vous en tirez un bénéfice aussi efficace que les comprimés bien que cela ne soit pas très durable. Vous avez essayé les anti-inflammatoires, parfois en piqûres devant l'intensité de votre gêne, sans aucun résultat. La douleur n'est pas tellement liée aux efforts ou à la marche, mais plutôt aux positions, et particulièrement aux changements de position: vous extraire du lit, d'un siège, d'une voiture, sont des moments très difficiles.

Pathologie très fréquente. Diagnostic à confirmer par examen clinique.

b-    Douleurs projetées genou

En cas d’arthrose débutante du genou, la douleur peut se projetter vers la hanche, malgré un genou asymptomatique. (cf .https://osteoducoureur.blogspot.fr/2013/02/la-douleur-de-genou-en-course-pied.html

Diagnostic à confirmer par radiographie



c-    Douleurs liées à une dysfonction du pubis – Pubalgie

L'arthropathie du pubis est l'affection qui mérite le mieux l'appellation "pubalgie": la douleur est au milieu mais irradie à toute la région, est réveillée par la palpation de l'os.
Classiquement elle vient de tractions asymétriques sur le pubis s'exerçant en haut par les muscles abdominaux et en bas par les adducteurs.

Le problème vient plus précisément d'une asymétrie droite-gauche des tractions sur le pubis. L'insuffisance relative des abdominaux joue seulement un rôle favorisant car normalement ils stabilisent en haut les contraintes asymétriques sur le pubis.

Diagnostic à confirmer par examen clinique. Rechercher une instabalité du bassin sur des schémas de jambe courte, entorse d’une cheville unilatérale mal soignée, …

Quoiqu’il en soit, rapprochez vous d’un praticien compétent (ostéopathe, médecin du sport, rhumatologue, …) apte à poser un diagnostic ou un bilan de votre pathologie afin de cibler par un examen minitieux la cause réelle de votre douleur. Je tiens également à rappeler que vous êtes, vous coureur à pied, votre meilleure diagnostiqueur. Dans la mesure où vous connaissez pleinement vos sensations, tensions musculaires, gênes articulaires, vous êtes les plus à mêmes à renseigner le praticien que vous consultez. N’omettez aucun détail!

Tout est à prendre en compte pour analyser votre pathologie.

Bonne course à tous.

F. BEDIN, Ostéopathe D.O. (78 - Le Pecq)

La douleur de pied du coureur



En un mot, dès qu’une douleur inhabituelle du pied apparaît CONSULTER.

Je vais vous parler aujourd’hui des douleurs de pied du coureur. Elles sont diverses et trouvent toutes des origines différentes: sur-entraînement, post-course, changement de chaussures. Une chose est sûre, quand le pied commence à faire mal  c’est l’ensemble des jambes et du bassin qui vont compenser…Raison pour laquelle il faut prendre au sérieux ces douleurs de pied.

Je ne vais pas rentrer dans le détail des pathologies propres aux soins podologiques (ongle incarné, cors, …), mais seulement documenter et analyser les pathologies les plus souvent rencontrées chez mes patients-coureurs.

Voici une coupe de pied de notre “espèce“. La chose est complexe car tout le système est suspendu au niveau du médio-pied mais en même doit répondre à la contrainte du poids du corps venant du dessus.


-Aponévrosite plantaire

Vous pouvez retrouver mon articlr complet sur le sujet:

Aponévrosite plantaire ou ici

Résumé:

L’aponévrosite ou fasciite plantaire est une souffrance de l’aponévrose plantaire.

L’aponévrose plantaire est en quelque sorte la charpente de l’arche du pied. Elle s’insère sur le tubercule postérieur du calcanéum et se termine en se divisant en bandelettes sur la base des premières phalanges. Elle est de forme triangulaire (éventail …), son insertion est étroite et épaisse et sa terminaison est large et fine.

Cette structure fibreuse, stabilise, soutient l’arche interne et s’oppose à l’affaissement du pied. L’aponévrose permet aussi la transmission de la force de propulsion de l’arrière pied vers l’avant pied.

Dans la pratique sportive et plus particulièrement dans la course à pied, l’aponévrose plantaire qui présente une élasticité limité, est soumit a des contraintes répétitives importantes. Ces dernières peuvent engendrer une aponévrosite.

Le symptôme quasi unique de l’aponévrosite plantaire est la douleur talonnière (plutôt en interne), dans certains cas c’est le corps de l’aponévrose qui est douloureux (légèrement en avant du talon). Elle est ressentie surtout lors de la mise en charge (la matin ou après une position assise prolongée). La douleur est ressentie lors de l’attaque du talon au sol et n’est pas soulagée par la marche sur la pointe du pied. Cette douleur de mise en charge est ressentie sous le talon et diminue progressivement après quelques minutes. En cours de journée elle réapparaîtra suite aux pressions répétées sous le calcanéum. Classiquement elle survient progressivement lors des entraînements. Parfois, elle peut disparaître à l’issue de l’échauffement pour réapparaître dans les minutes suivant l’arrêt de l’activité.

Une boiterie est parfois observée.

L’examen clinique retrouvera une douleur exquise lors de la pression de l’insertion calcanéenne de l’aponévrose.

Les facteurs favorisants de l’aponévrosite plantaire sont :

  • un trouble statique et/ ou dynamique (pied valgus, plat, creux, instable)

  • une chaussure inappropriée ou usée

  • surmenage kilométrique

  • terrain instable

  • surcharge pondérale

-  Tendinite achilléenne

Elle va s’exprimer par une douleur à la face postérieure du talon. Un grand classique du coureur qui est souvent l’expression d’une trop forte sollicitation du mollet (triceps sural).….La tendinite se déclenche lorsque le tendon est soumis à des contraintes trop importantes sur un période trop longue ou à un moment inapproprié, ce qui va dépasser sa capacité de résistance.

Les causes sont multiples :

-  Une mauvaise position à l’effort (suite à des séquelles d’entorse mal soignées, …)

-   Des chaussures inadaptées ou usées.

- Etirements excessifs en quantité et qualité

- L’entraînement sous la pluie, dans le froid.

- Le travail prolongé à plus de 80 % de la puissance maximale (un effort trop intense et trop long)

- Des efforts physiques violents répétés sans échauffement.

- Causes infectieuses : caries, excoriation cutanée du membre inférieur

- Dans le cas de sortie supérieure à 1h, des étirements réalisés à chaud.

- L’alimentation acide


-  Epine calcanéene

Une douleur qui pourrait s’apparenter à l’aponévrosite plantaire. La différence entre ces 2 pathologies est le fait que l’épine est clairement objectivable à la radiographie. On peut voir en effet des dépôts de cristaux de calcium sur l’insertion de l’aponévrose plantaire. (insertions antérieurs ou postérieures)


-  Névralgie de Morton

Les névralgies de Morton sont dues à la souffrance du nerf plantaire interdigital comprimé entre les têtes métatarsiennes voisines. Le nerf s’épaissit, formant un névrome (épaississement cicatriciel du nerf) très douloureux. Les douleurs très vives se localisent, le plus souvent entre les bases des troisième et quatrième orteils et peuvent irradier vers les orteils voisins. Elles sont aggravées par la marche et obligent parfois à se déchausser. La pression du névrome reproduit la douleur. Pathologie assez fréquente en course à pied. Surtout ne pas tarder pour consulter.

Ténosynovite

Parmi les nombreux symptômes du pied, la ténosynovite, avec sa douleur caractéristique dans la région de la cheville et de la voûte plantaire longitudinale, est assez courante. La synovite peut être causée par des déformations du pied, tel qu’un pied plat, une sollicitation excessive, des chaussures ne maintenant pas bien le pied, ou des séquelles de fracture ou autres blessures. Le recueil des antécédents médicaux et un examen clinique sont essentiels au diagnostic de synovite qui se manifeste surtout par une douleur locale, une sensibilité et des mouvements douloureux. Hormis le tendon d’achille, ces ténosynovites peuvent toucher au niveau dorsal du pied, le long extenseur du I, le muscle tibial antérieur ou au niveau plantaire, le muscle flechisseur du gros orteil, celui du tibial postérieur, ….

-  Fracture de fatigue

a- La fracture des métatarses

Le classique du surentraînement. C’est la fracture la plus courante en course à pied. Elle va apparaître dans les phases de préparation à vos objectifs. Elle a été découverte très tôt  par Breithaupt en 1855.

Très souvent, la symptomatologie douloureuse est progressive et se situe sur l’avant-pied. La douleur est de type mécanique, et s’accompagne de phénomènes œdémateux bien visibles sur le dos du pied. Le repos apporte un soulagement tout au moins pendant la phase initiale. Les symptômes sont d’abord reliés aux activités physiques puis finissent par devenir invalidants dans la vie quotidienne avec apparition d’une boiterie. Parfois, on retrouve un traumatisme mineur inaugural (appui sur un caillou avec des racers par exemple), mais très souvent la douleur apparaît sans trauma initial.

b-La fracture du calcanéum

Il est habituellement très stéréotypé et se traduit typiquement par un gonflement douloureux du talon qui survient dans les heures ou les jours qui suivent une activité inhabituelle (sortie longue, fractionné un peu long, …). Elle représente 15% des fractures de fatigue du pied. L’intensité et la vitesse d’installation des symptômes sont variables. L’oedème, plus ou moins marqué, intéresse l’ensemble du talon et peut s’apprécier par la largeur de l’arrière-pied, mesurée sur le ventre et surtout par l’empâtement de la région pré-achilléenne, effaçant les gouttières rétro-malléolaires.

La douleur est d’emblée suspectée lorsque le patient marche en gardant le talon en légère surélévation pour ne pas toucher le sol. On la retrouve très facilement à la palpation du calcaneum, en particulier lors du pincement transversal bi-digital.

La percussion du calcanéum réveille la douleur tout comme la marche sur les talons.

Pour être sûr de ne pas passer à côté d’une pathologie tendineuse achillléenne, les tests d’étirement du triceps sont indolores, tout comme la marche sur pointe de pied. La palpation soigneuse du tendon d’Achille permet en principe de l’innocenter.

-  Hallux valgus

Il s’agit d’une déviation du gros orteil vers l’extérieur, avec, fréquemment, une proéminence de la tête du premier métatarse (oignon). Cette voussure peut devenir inflammatoire par la bursite sous-jacente de la tête métatarsienne, ce qui accentue la bosse. Très souvent elle oblige à augmenter les tailles de chaussure lors de leurs achats.

-  Dérangement articulaire d’un os du pied – Naviculaire, cuboide, Cunés

Ces troubles font partie de la partie importante de la consultation ostéopathique chez les coureurs. En effet, les chocs répétés liés à l’impact au sol engendrent des petits troubles de la mobilité du pied, qui peuvent être source de douleurs intenses. Le naviculaire, le cuboide et les cunés sont les plus touchés par ce genre de troubles. La mobilisation de ces os entraînent des douleurs et l’on peut ressentir une sensation de blocage d’un pied par rapport à l’autre. La radiographie sera négative et seul l’examen clinique sera l’examen de référence.

- Le syndrome du canal tarsien

Le syndrome du canal tarsien se manifeste par une douleur du type brûlure, le long de la plante et dans tous les orteils, pouvant être due à la compression du nerf tibial postérieur à l’intérieur du tunnel fibro-osseux sous le rétinaculum des fléchisseurs de la cheville. La compression de ce nerf peut avoir plusieurs causes, les plus courantes étant des irrégularités osseuses, des fractures de cheville ou des luxations, des ganglions ou encore un mauvais chaussant.

On peut constater une perte de sensibilité dans les régions innervées par les nerfs plantaires externes et internes, ainsi qu’une faiblesse et une paralysie des muscles du pied, en particulier les fléchisseurs des orteils.

En conclusion, ne jamais négliger une douleur de pied au détriment, un de développer des douleurs ailleurs  par phénomène de compensation(essuie glace, tendinite achilléenne, bursite rotulienne, sciatique ….) et de deux d’aggraver votre problème primaire au pied.

Bon run !

Fabrice BEDIN - Ostéopathe DO

La compression en course à pied

Je vais vous parler aujourd’hui de la compression pendant l’effort. Pour certains il s’agit d’une effet de mode, pour d’autres cela augmente les performances, … mais il y a aussi les indécis, les adeptes pour la récupération et enfin les hostiles … la seule certitude est que la compression ne laisse pas indifférent.
Un petit historique s’impose. La compression a commencé à l’origine avec les sportifs de haut niveau essentiellement pour la récupération. Elle était cantonnée aux manchons de jambes. Puis, avec l’arrivée du trail et de ses longues distances, les chaussettes de compression font leur apparition pendant l’effort puis de manière exponentielle arrivent sur marathon et semi-marathon, jusqu’à envahir toutes les courses et surtout toutes les distances. Il en existe de tout type : manchons de cuisse, manchons de mollets, short de compression, T-shirt de compression, …

Mais pourquoi me direz-vous?  … Autant vous avouer tout de suite que la recherche médicale concernant la compression en est à ses balbutiements. Aucune étude digne de ce nom (hormis celle des Dr POUGET, PRÜFER et COUZAN cf ) n’est publiée. Je suis très vigilant aux différentes publications scientifiques concernant la traumatologie et la médecine du sport, mais cet aspect n’a été que peu étudié.
Pour finir cette introduction, il est très important de distinguer la compression pendant l’effort de la compression pour la récupération. Des pressions et un impact sur la physiologie veineuse et musculaire différents doivent entraîner des conduites d’utilisation différentes. On ne court pas avec des chaussettes de récupération !!!!!!
La compression pendant l’effort peut présenter deux avantages non négligeables : diminiuer la fatigabilité du muscle pendant l’effort par la facilitation du retour veineux et diminuer la casse musculaire par un maintien complet du muscle limitant son ébranlement.

1- Diminution de la fatigabilité musculaire
Un point de physiologie cardio-vasculaire s’impose. Un muscle pour fonctionner et donc se contracter à besoin de deux éléments de base : de l’oxygène et de l’énergie (de l’ATP, en français du sucre modifié). Le sang est amené au muscle par les artères et revient au coeur par les veines. La différence fondamentale entre ces 2 systèmes réside dans le fait que le système artériel fonctionne grâce à une pompe unique qui envoie le sang au muscle : Le coeur. Le système veineux lui n’a pas de pompe.



Il possède juste des clapets qui empêche le sang de refouler en arrière. Ce qui permet le retour du sang veineux au coeur est donc la pression qu’excerce le muscle sur la veine lors de sa contraction pour faire avancer le sang. A l’image du tube de dentrifice, en appuyant sur les parois du tube, le dentifrice sort.

Et bien là la veine enchassée dans les muscles, est comprimée par les parois musculaires qui l’entourent. Et le sang remonte vers le coeur. C’est pour cela qu’en cas d’immobilisation prolongée, le risque de phlébite est possible. Equation simple :

Pas de contraction musculaire = Pas de mouvement important de sang veineux = coagulation = “caillot”= phlébite, raison pour laquelle, en cas d’immobilisation (grosse attelle, plâtre, …) on donne des anti-coagulants pour empêcher la formtion de ce caillot.

Le coeur envoie donc au muscle un sang riche en oxygène. Pendant l’effort, le débit cardiaque peut augmenter de 5 à 6 fois et le débit musculaire plus de 20 fois. Par conséquent, il va y avoir une dilatation veineuse importante et une hyperpression pouvant empêcher l’arrivée du sang artériel oxygéné au muscle. Pour résumer, le problème pour l’organisme n’est pas de recevoir le sang artériel oxygéné mais d’évacuer le sang veineux appauvri en O2. Résultat de ce phénomène, lourdeur, fatigabilité, crampes, baisse globle de la performance et donc risque de blessure.
Pour prendre en exemple la jambe (le mollet), les manchons de compression vont appuyer directement sur le réseau veineux de manière mécanique afin de faciliter l’évacuation du sang veineux et par conséquent d’améliorer l’alimentation en sang oxygéné. C’est la place libérée par l’évacuation de ce sang qui facilite la perfusion du muscle.

circulation

A titre informatif, le sang veineux est riche en CO2 (“déchet” de l’utilisation de l’O2), déchets du travail musculaire (acide lactique, ….)

En conclusion, faciliter le retour veineux = élimination plus rapide des “toxines” = meilleure oxygénation du muscle

2- Rôle “d’anti-casse” musculaire

Le deuxième rôle de la compression, non prouvée scientifiquement, mais validée de manière empirique par bon nombre de coureurs est le rôle de gainage et maintien de la compression sur le muscle. L’impact au sol, à fortiori dans les courses à fort dénivellé a tendance à provoquer un ébranlement musculaire entraînant une casse des fibres musculaires importantes. Le gainage qu’apporte la compression limite ces mouvements parasites et aide à absorber les forces venant du choc lié à l’impact du pied au sol. Tous les muscles ne sont pas égaux quand à leur capacité d’”encaisser” les chocs. En effet, les quadriceps sont particulièrement sensibles à ce genre de traumatisme, raison pour laquelle de plus en plus de trailers adoptent les manchons de cuisse pour les trails longs voir les ultras.

Objectif : Marathon de Paris
Pour coller avec l’actualité du moment, doit on choisir de la compression pour le marathon de Paris, question destinée à ceux qui se la poseraient encore et qui hésiteraient. Avant de choisir des manchons de compression pour votre course, il est important de valider 4 points:

  • Choisir la taille adaptée (étape à observer avec rigueur). En cas de taille inadaptée, vous risquez de rencontrer d’importants problèmes musculaires à type de crampes, contractures, …

  • Les valider à l’entraînement. 2 ou 3 sorties longues sont à réaliser avec pour confirmer le bon choix de ces manchons et ne pas se “planter” pendant votre objectif.

  • Ne pas faire tous ces entraînements avec des manchons. En effet, il est important que vos muscles fonctionnenent de manière naturelle, au risque à terme d’avoir l’effet inverse et de les fragiliser.

  • Les manchons ne remplacent pas l’apport hydrique, l’apport sodé (sel) et l’apport glucidique pendant la course. Même avec des manchons, vos muscles ont faim et soif!


Enfin, les manchons ne font pas courir plus vite, ( si, si, je vous assure). Ce n’est pas non plus une solution miracle mais ils pourront convenir aux plus grands nombres grâce à des objectifs visés par chacun différents :

  • En cas de blessure musculaire, sensibilité musculaire ou tendineuse, la compression pourra avoir un rôle protecteur. (à fortiori si vous arrivez surentrainé avec des douleurs musculaires ou à l’inverse sous-entrainé)

  • Les porter pendant la course vont accélérer votre récupération dès l’arrêt de l’effort.

  • Retarder les signes de l’apparition de la fatigabilité musculaire: crampes, lourdeurs…. Cette dernière sera évidemment assujettie à la quantité d’entraînement effectuée en amont.

  • Rôle esthétique (ils en font pour tous le goûts)


Bon marathon de Paris aux uns et bonnes courses aux autres.

Fabrice BEDIN, Ostéopathe DO

Nb : Pour les personnes intéressées par l’étude de l’influence de la compression menée par les Dr COUZAN et POUGET, vous les trouverez à cette adresse mail. Ils font partie des quelques rares angiologues à avoir mesurer l’influence de la compression sous écho-doppler et IRM.
http://www.msport.net/newSite/IMG/doc-1857.pdf (à partir de la p.7)

La douleur de Genou en course à pied




En voilà un vaste sujet que beaucoup de runners ont connu, connaissent ou connaîtront un jour. Je vais essayer de vous éclairer sur le sujet afin de mieux comprendre et d’appréhender votre douleur dans un premier temps et dans un second de faciliter votre prise en charge par un professionnel de santé.
La première étape est la plus importante car elle va permettre de poser le diagnostic différentiel approprié.

1- Où avez-vous mal ? …
En effet, bon nombre d’entre vous disent communément avoir mal à un genou ou aux deux mais toutes les douleurs ne se valent pas et le plus important est de préciser la localisation de votre douleur. Devant sous la rotule, sur la rotule, sur la face externe du genou, sur la face interne, …

2- Précisez votre douleur ?
On peut considérer qu’il existe plusieurs familles de symptômes. La sensation douleureuse, le craquement, la sensation de dérobement, …

3- Y a-t-il des facteurs déclenchants ou au contraire diminuants votre douleur ?
Votre douleur augmente-t-elle au cours de votre course ou votre entraînement, le dénivelé ou la montée et descente d’escaliers est elle douloureuse, votre douleur cède à chaud, …

4- Vous souvenez vous de votre premier épisode douloureux et de ce contexte ?
Trauma, post-course, apparition progressive ou brutale, …

5- Des facteurs accompagnant existent-t-ils ?
En fonction de certaines pathologies, des symptômes peuvent apparaître : oedème, rougeur, chaleur, douleur à la hanche, douleur sur l’arche interne du pied ou la voûte plantaire.

6- Et uniquement en cas d’automédication (ce que je déconseille grandement), certains traitements sont ils efficaces ?
Certains d’entre vous prennent des restes de traitement pour des pathologies précédentes pensant réussir à traiter leur problème. Dans quelques rares cas cela pourrait fonctionner, mais le rapport bénéfice/risque est relativement important (ulcère gastrique, contrôle anti-dopage positif, …) Dans tous les cas il est toujours utile de préciser si vous avez pris un traitement médicamenteux et si celui-ci a fonctionné ou pas. AINS (Anti Inflamatoires) par voie orale “en gélulle” (voltaren, profénid, …) en application locale (flector, voltaren, …), antalgiques (doliprane, paracétamol, dafalgan)

Dans la mesure où vous êtes capables de répondre à ces questions, la pose du diagnostic s’en voit facilitée. Je n’ai pas la volonté dans cet article de vous proposer un diagnostic personnalisé mais juste de vous donner un éventail des pathologies existantes. Le plus simple est de vous les présenter brièvement afin de mieux appréhender leur compréhension. Pour ce qui est d’en déterminer la cause, le plus judicieux est de consulter un professionnel de santé qui a été ou est adepte de la course à pied et connaissant parfaitement ce sujet (médecin, ostéopathe, ..). Je ne voudrais pas me faire accuser de prosélytisme, mais il faut reconnaître qu’entre runners on se comprend plus facilement.


I- Syndrome de la bandelette ilio-tibilae ou “syndrome de l’essuie-glace”
Par contre, lorsque vous effectuez une sortie en course à pied, à fortiori avec du dénivellé, vous constatez pour une distance qui est habituellement toujours la même, une douleur importante située au niveau du compartiment externe de son genou, qui vous contraint à arrêter votre course. Dés l’arrêt de cette activité la douleur diminue voir s’estompe totalement. Elle peut cependant parfois être moins typique et persister en dehors de l’effort.

La douleur est située au niveau du compartiment externe du genou , son intensité est variable. Elle présente quelques particularités. Au repos, lors de la marche, lors d’activités sportives qui nécessitent des courses irrégulières, comme le tennis, le basket, ou même lors de certaines activités en charge telle que le ski, il n’existe aucune douleur.

II- Tendinite des muscles de la patte d’oie
Un petit point d’anatomie pour commencer. La patte d’oie représente le lieu de terminaison, de 3 muscles sur la face interne du tibia (sur sa partie haute au niveau du genou). Ces tendons terminaux sont eux du sartorius (couturier), du gracile (droit interne) et du demi-tendineux. La partie terminale de ces tendons est séparée du ligament interne du genou par l’intermédiaire de bourse séreuses.
Les tendinites sont favorisées par des erreurs techniques dans la pose du pied lors de mouvements rapides à forte contrainte dans le contrôle de la rotation du segment jambier.
Elle se manifeste par une douleur de la face interne du genou irradiant vers la jambe, persistant souvent au repos, aggravée par l’effort, la marche et la descente des escaliers. La palpation à l’endroit de ces tendons est extremment douloureuse.

III- Atteinte Méniscale
Cette douleur est souvent ressentie par vagues, avec des périodes de gênes intenses, suivies de périodes sans douleur s’étalant sur plusieurs jours ou semaines. Néanmoins, la personne atteinte peut également ressentir une douleur sourde ou même simplement une raideur du genou.
 Le genou peut également être enflé, « bloqué », rendant impossible toute tentative d’extension, ou peut même se dérober ou vous donner l’impression qu’il va se dérober.

IV- Arthrose précoce, débutante du genou
Moins fréquente, à condition de respecter certaines règles de base, l’arthrose précoce du genou est une pathologie pouvant débuter à 35-40 ans. L’éviter est assez aisé dans la mesure où vous respectez les points suivants:
- Avoir une paire de chaussures de running de qualité et adaptée à votre morphologie
- Respecter des périodes de repos entre les entraînements
- Respecter la durée de vie de vos chaussures. Ne courez pas sur des chaussures usées. Les vendeurs dans les enseignes spécialisées vous conseilleront au mieux.
- Répéter la fréquence de votre foulée. En clair, pour la même vitesse multipliez les foulées au lieu d’en faire de longues entraînant une charge importante sur les articulations.
- Éviter de courir en surpoids. Diversifiez votre activité physique en couplant la course avec des sports « portés » (natation, vélo, …), le temps de retrouver un poids adéquat.
Les symptômes de l’arthrose sont assez faciles à diagnostiquer.
La douleur : c’est le premier symptôme au cours de l’arthrose du genou. D’abord lointaine, en fin de journée, après des efforts articulaires, elle peut devenir permanente, résistante au traitement médical et avoir un retentissement sur le périmètre de marche.
Son siège est variable en fonction de la localisation de l’atteinte.
L’épanchement est non systématique, il fait enfler le genou au dessus de la rotule ou parfois derrière dans le creux poplité(l’arrière du genou au niveau du pli). Il s’explique par la réaction de la membrane synoviale aux débris cartilagineux, afin de les éliminer sous forme de petites molécules dans les urines via la circulation sanguine. Il se compose d’un liquide visqueux et jaunâtre, aseptique, qui va créer une hyperpression et accentuer les douleurs.
En conclusion une arthrose débutant est surtout invalidante dans le plan sagittal (raideur en flexion ).

V- « Tendinite” sous rotulienne (en vert) …
Le tendon rotulien est très sollicité par le coureur à pied. C’est souvent l’insertion du tendon sur le tibia qui est l’objet de microruptures, impossibles à cicatriser à cause des sollicitations permanentes du tendon. Il se forme alors des nodules, voire des kystes, à la suite d’un entraînement ou d’une compétition. Ces nodules peuvent survenir lentement ou brutalement.Le tendon rotulien est alors très douloureux lors de tout mouvement de flexion. L’accroupissement peut parfois devenir impossible.

Lors de l’entraînement, la douleur n’intervient pas tout de suite, mais ou bout d’une certaine distance. Elle apparaît progressivement, puis s’intensifie, pour rendre chaque flexion de la jambe très pénible. Le retour à la maison est alors problématique. En course, la tenue d’une telle douleur impose l’arrêt de l’effort.

VI- Le syndrome fémoro-patellaire externe

Le syndrome fémoro-patellaire externe concerne essentiellement les sports nécessitant des flexions quadricipitales intenses et répétitives, il est donc plus volontiers facilement recontré lors de la pratique du trail ou pour ceux pratiquant volontiers la PPG avec

montée de marches. La douleur, siégeant à la face antérieure ou antéro- externe du genou, apparaît progressivement au cours de l’entraînement. Elle est favorisée par la course sur des terrains vallonnés et persiste après l’effort. Quelquefois les douleurs apparaissent en position assise prolongée (signe du cinéma), à la montée et à la descente des escaliers (avec des craquements), lors de la mise en station debout, avec sensations de blocage et de dérobements et des épisodes d’hydarthrose.

VII- Tendinite d’insertion du biceps fémoral
Le biceps fémoral fait partie des muscles ischio-jambiers externes. Il s’insère en haut sur la tubérosité ischiatique et, en bas, sur la tête du péroné, en arrière du ligament latéral externe : il est fléchisseur et rotateur externe du genou. Ce muscle stabilise les mouvements potentiellement traumatisants du genou en pivot rotation interne et participe à la stabilité active externe du genou. En cas de douleurs, le runner ressent des douleurs mécaniques externes, lors de la course avec changement de direction, et/ou lors de réceptions de saut dont la sévérité suit les règles de Blazina *.

L’examen clinique recherche la triade diagnostique : douleur à la palpation de l’insertion du tendon sur la tête du péroné, douleur lors de la contraction active du muscle en flexion du genou et rotation externe, et enfin douleur à l’étirement du genou en extension et rotation interne.

*CLASSIFICATION DE BLAZINA (valable pour la plupart des tendinopathies)
- Stade 1 : douleur en fin d’effort.
- Stade 2 : douleur à l’échauffement, disparaissant à l’effort ; réapparition en cas de fatigue physique.
- Stade 3a : douleur permanente lors de l’effort, avec diminution de la quantité et de la qualité de l’activité sportive.
- Stade 3b : douleur permanente interdisant l’activité sportive.
- Stade 4 : rupture tendineuse.

** Définition des “tendinites”
- Tendinite : atteinte inflammatoire du corps du tendon
- Ruptures tendineuses partielles ou totales (rupture complète).
- Tendinopathie nodulaire : soit par dépôts métaboliques (acide urique, calcium, … )soit par microdéchirures avec cicatrisation.
- Ténosynovite : atteinte de la gaine synoviale du tendon
- Enthésopathie : pathologie de la zone d’insertion du tendon
- Bursite : inflammation d’une bourse séreuse, structure de glissement de certains tendons.
- Tendinite calcifiante : Calcification du tendon
- Désinsertion tendineuse : déchirure de fibres tendineuses à la jonction myotendineuse.

Coordonnées de son cabinet :  8 Av. du Président John Fitzgérald Kennedy

78230 LE PECQ

Le Lumbago

L’OFF course va faire partie d’une série d’articles concernant des sujets indirectement liés à la course à pied. Pourquoi « OFF » me direz-vous? 2 raisons à cela. Nous sommes certes des runners tout style confondu mais nous n’en restons pas moins des hommes, et donc potentiellement nous pouvons être touchés par des petits soucis de santé qui nous obligeront à stopper ou diminuer de manière dragstique la course à pied. Le deuxième point concerne la vie à côté de la course à pied. N’étant pas tous des athlètes de haut niveau, et ayant une vie mélangeant activité professionnelle et physique diverses (jardinage, bricolage, …), nous pouvons tous un jour être sujet à telle ou telle pathologie n’ayant pas de lien direct avec la course à pied.
Toutes ces raisons m’amènent donc commencer le premier chapitre de ce « OFF Course » par le lumbago et autres lombalgies. Que celui qui n’a jamais eu mal en bas du dos me jette la première pierre… Histoire de commencer par un peu de polémique (ou pas), je suis convaincu que le running est un bienfait pour le dos dans la mesure où les chaussures sont adaptés, les temps de récupération respectés et qu’il n’existe aucune pathologie sous-jacente importante (hernie discale compressive, …). Certes la course à pied dixit certains confrères “tassent” un peu la colonne mais la mobilité engagée par les leviers de force venant des jambes et de la sangle abdominale vont favoriser la mobilité de la colonne lombaire et renforcer le gainage dorso-abdominal.
Un rappel biomécanique s’impose. Histoire de tordre les idées reçues de certains, NON les vertèbres ne se déplacent, NON elles ne se bloquent pas. Elles perdent simplement de leur mobilité dans un ou plusieurs paramètres ce qui va entraîner lorsque ce paramètre restreint est forcé, l’apparition d’une douleur. En conclusion, le BON mouvement de chaque vertèbre et plus généralement de chaque articulation est garant de la bonne santé et vitalité de votre squelette.


Le LUMBAGO
Étymologie : le terme “lumbago” vient du latin et signifie “faiblesse des reins.
Définition : C’est une lombalgie aigue, qui veut dire une douleur vive et très intense de la région lombaire. On considère à l’heure actuelle que 60% de la population sera un jour touchée par cette douleur. Elle survient brusquement à la suite d’un effort ou d’une exposition au froid. Elle est accompagnée d’importantes contractures musculaires paravertébrales qui rendent les mouvements extrêmement algiques. Le lumbago est la cause la plus fréquente de lombalgie aiguë : il dure en général quelques jours (neuf cas sur dix), mais tend à récidiver dans un tiers des cas (INRS, 2011).
Symptômes : C’est lors de mouvements anodins, violents ou inhabituels, comme bêcher son jardin, soulever un sac trop lourd, prendre sa brosse àdent, faire ses lacets, ou encore pendant un déménagement, que le dos se coince. La douleur survient brutalement et violemment : la personne est « cassée » en deux, penchée en avant selon un angle plus ou moins prononcé. Tout mouvement du dos est impossible pendant plusieurs jours dans une ou plusieurs directions.

Ne pas confondre avec : Si la douleur survient chez une femme ménopausée, suite à un mouvement brusque ou inopiné, il peut s’agir d’une fracture vertébrale due à l’ostéoporose post-ménopausique. Une radiographie du rachis (colonne vertébrale) confirme ou pas ce diagnostic. Dans d’autres cas, rares, le lumbago est provoqué par une maladie générale ou locale : rhumatisme inflammatoire, infection, cancer… Il s’accompagne alors de signes spécifiques selon la cause : perte de poids inexpliquée (suspicion de cancer), raideurs matinales (suspicion de rhumatisme inflammatoire), fièvre, infection urinaire (suspicion d’infection)…

Traitement : Afin d’éviter toute recette, le plus important est de s’assurer que votre lombalgie est bien un lumbago. Car comme toute douleur, cela peut être totalement bénin, mais également très grave. Rapprochez vous d’un professionnel de santé (ostéopathe, médecin, …) afin de confirmer l’existence de votre lumbago. En complément des traitements classiques des ostéopathes (manipulations vertèbrales, détente musculaire,…), des médecins (Myorelaxants, AINS, antalgiques, …) et après s’être assuré que le mal dont vous souffrez est un bien un lumabgo, il peut être intéressant d’ultiliser les éléments suivants :
- Ne pas s’aliter toute la journée. Même si le repos est de rigueur, l’absence complète de mouvement ralentit la guérison. Il faut remettre en marche les muscles hypercontractés par des mouvements doux. En un mot, il faut relancer la machine en douceur.
- Le “CHAUD“ : bain chaud, emplâtre chauffant, pommade chauffante peuvent être de très bon alliés pour accélérer votre récupération
- Pour le chapitre concernant la course à pied : Reprise lente et mesurée post-douleur. Et sutrout ne pas rattraper les séances manquées. Risque de récidive assurée.

Prévention : L’hygiène du dos s’apprend tôt pour éviter ces troubles. Elle comporte les mouvements corrects de la vie quotidienne ou hygiène posturale : garder le dos bien droit et les genoux fléchis lorsque l’on se relève, que l’on ramasse un objet, ou que l’on porte des charges, etc…. Il y a aussi les bons mouvements pour se lever du lit le matin : basculer sur le côté puis se relever d’un bloc, toujours la colonne droite.
Ensuite, un bon gainage limite le risque de lumbago en renforçant les muscles du dos (muscles spinaux) et les muscles de l’abdomen (abdominaux).
Les étirements musculaires (ischio-jambiers et triceps sural surtout) ont montré leur intérêt significatif dans la réduction au long cours des signes douloureux et dans l’amélioration fonctionnelle des patients lombalgiques (Sherman et coll. Archives of Internal Medicine, octobre 2011). Sous réserve pour les coureurs à pied que ces séances d’étirements soient réalisés à distance des entraînements pour ne pas favoriser d’éventuelles lésions tendineuses.

Bon run et bon gainage préventif ! …

Fabrice BEDIN