Le Lumbago

L’OFF course va faire partie d’une série d’articles concernant des sujets indirectement liés à la course à pied. Pourquoi « OFF » me direz-vous? 2 raisons à cela. Nous sommes certes des runners tout style confondu mais nous n’en restons pas moins des hommes, et donc potentiellement nous pouvons être touchés par des petits soucis de santé qui nous obligeront à stopper ou diminuer de manière dragstique la course à pied. Le deuxième point concerne la vie à côté de la course à pied. N’étant pas tous des athlètes de haut niveau, et ayant une vie mélangeant activité professionnelle et physique diverses (jardinage, bricolage, …), nous pouvons tous un jour être sujet à telle ou telle pathologie n’ayant pas de lien direct avec la course à pied.
Toutes ces raisons m’amènent donc commencer le premier chapitre de ce « OFF Course » par le lumbago et autres lombalgies. Que celui qui n’a jamais eu mal en bas du dos me jette la première pierre… Histoire de commencer par un peu de polémique (ou pas), je suis convaincu que le running est un bienfait pour le dos dans la mesure où les chaussures sont adaptés, les temps de récupération respectés et qu’il n’existe aucune pathologie sous-jacente importante (hernie discale compressive, …). Certes la course à pied dixit certains confrères “tassent” un peu la colonne mais la mobilité engagée par les leviers de force venant des jambes et de la sangle abdominale vont favoriser la mobilité de la colonne lombaire et renforcer le gainage dorso-abdominal.
Un rappel biomécanique s’impose. Histoire de tordre les idées reçues de certains, NON les vertèbres ne se déplacent, NON elles ne se bloquent pas. Elles perdent simplement de leur mobilité dans un ou plusieurs paramètres ce qui va entraîner lorsque ce paramètre restreint est forcé, l’apparition d’une douleur. En conclusion, le BON mouvement de chaque vertèbre et plus généralement de chaque articulation est garant de la bonne santé et vitalité de votre squelette.


Le LUMBAGO
Étymologie : le terme “lumbago” vient du latin et signifie “faiblesse des reins.
Définition : C’est une lombalgie aigue, qui veut dire une douleur vive et très intense de la région lombaire. On considère à l’heure actuelle que 60% de la population sera un jour touchée par cette douleur. Elle survient brusquement à la suite d’un effort ou d’une exposition au froid. Elle est accompagnée d’importantes contractures musculaires paravertébrales qui rendent les mouvements extrêmement algiques. Le lumbago est la cause la plus fréquente de lombalgie aiguë : il dure en général quelques jours (neuf cas sur dix), mais tend à récidiver dans un tiers des cas (INRS, 2011).
Symptômes : C’est lors de mouvements anodins, violents ou inhabituels, comme bêcher son jardin, soulever un sac trop lourd, prendre sa brosse àdent, faire ses lacets, ou encore pendant un déménagement, que le dos se coince. La douleur survient brutalement et violemment : la personne est « cassée » en deux, penchée en avant selon un angle plus ou moins prononcé. Tout mouvement du dos est impossible pendant plusieurs jours dans une ou plusieurs directions.

Ne pas confondre avec : Si la douleur survient chez une femme ménopausée, suite à un mouvement brusque ou inopiné, il peut s’agir d’une fracture vertébrale due à l’ostéoporose post-ménopausique. Une radiographie du rachis (colonne vertébrale) confirme ou pas ce diagnostic. Dans d’autres cas, rares, le lumbago est provoqué par une maladie générale ou locale : rhumatisme inflammatoire, infection, cancer… Il s’accompagne alors de signes spécifiques selon la cause : perte de poids inexpliquée (suspicion de cancer), raideurs matinales (suspicion de rhumatisme inflammatoire), fièvre, infection urinaire (suspicion d’infection)…

Traitement : Afin d’éviter toute recette, le plus important est de s’assurer que votre lombalgie est bien un lumbago. Car comme toute douleur, cela peut être totalement bénin, mais également très grave. Rapprochez vous d’un professionnel de santé (ostéopathe, médecin, …) afin de confirmer l’existence de votre lumbago. En complément des traitements classiques des ostéopathes (manipulations vertèbrales, détente musculaire,…), des médecins (Myorelaxants, AINS, antalgiques, …) et après s’être assuré que le mal dont vous souffrez est un bien un lumabgo, il peut être intéressant d’ultiliser les éléments suivants :
- Ne pas s’aliter toute la journée. Même si le repos est de rigueur, l’absence complète de mouvement ralentit la guérison. Il faut remettre en marche les muscles hypercontractés par des mouvements doux. En un mot, il faut relancer la machine en douceur.
- Le “CHAUD“ : bain chaud, emplâtre chauffant, pommade chauffante peuvent être de très bon alliés pour accélérer votre récupération
- Pour le chapitre concernant la course à pied : Reprise lente et mesurée post-douleur. Et sutrout ne pas rattraper les séances manquées. Risque de récidive assurée.

Prévention : L’hygiène du dos s’apprend tôt pour éviter ces troubles. Elle comporte les mouvements corrects de la vie quotidienne ou hygiène posturale : garder le dos bien droit et les genoux fléchis lorsque l’on se relève, que l’on ramasse un objet, ou que l’on porte des charges, etc…. Il y a aussi les bons mouvements pour se lever du lit le matin : basculer sur le côté puis se relever d’un bloc, toujours la colonne droite.
Ensuite, un bon gainage limite le risque de lumbago en renforçant les muscles du dos (muscles spinaux) et les muscles de l’abdomen (abdominaux).
Les étirements musculaires (ischio-jambiers et triceps sural surtout) ont montré leur intérêt significatif dans la réduction au long cours des signes douloureux et dans l’amélioration fonctionnelle des patients lombalgiques (Sherman et coll. Archives of Internal Medicine, octobre 2011). Sous réserve pour les coureurs à pied que ces séances d’étirements soient réalisés à distance des entraînements pour ne pas favoriser d’éventuelles lésions tendineuses.

Bon run et bon gainage préventif ! …

Fabrice BEDIN